24 août 2012

Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène qui venait de la campagne, et ils le chargèrent de la croix pour la porter derrière lui.
Evangile de Luc 23,26


UN CERTAIN SIMON 

Il passe dans l’Evangile sans bruit,
comme une comète,
en trois lignes.
Il est là pour donner le coup de main qu’il faut dans l’histoire du salut,
et après, on n’en parle plus !

UN CERTAIN SIMON…

Il était resté dans ses champs
Alors que la ville résonnait des cris de la foule : « à mort » !
Il s’en rentrait chez lui,
Pour prendre du repos après les gros travaux.
Mais il passait là au moment où se formait le cortège…

UN CERTAIN SIMON…

Il a porté tout seul cette croix
que les meilleurs amis du condamné
n’ont pas touchées du petit doigt,
cette croix dont on s’arracherait plus tard des échardes, des reliques.
Dans la chaleur accablante de la ville survoltée,
il ne savait pas que cette croix
deviendrait la nouvelle charpente de l’humanité.

UN CERTAIN SIMON…

Etait-il juif ? Etait-il païen ?
Peu importe.
Il passait par là…
Il était tout simplement un homme,
Un homme de Cyrène.

Il portait la croix,
sans savoir qu’elle le sauvait,
et qu’elle sauvait ceux qui le regardaient passer :
les enfants de Jérusalem, les enfants de Cyrène,
et toutes les générations
pendant des siècles, des siècles…
Il ne l’a pas fait pour le salut de son âme,
Ni pour le salut du monde,
Ni pour être un bon disciple,
Ni pour se montrer plus courageux que ceux qui ont fui par peur…


Il l’a fait ,
tout simplement parce que le condamné était trop affaibli,
trop épuisé pour porter lui-même sa croix,
Et que par hasard il passait par là.
Car le condamné devait arriver vivant au sommet du Golgotha.

Il avait été requis, certes !
Il y avait sûrement dans la foule des hommes aussi forts que lui.
Mais il valait mieux prendre un étranger !
Il n’a pas discuté
Et chargeant la croix sur ses larges épaules,
il a prêté ses forces, ses mains et son cœur.
Il a accepté le détour,
il se reposerait après !

UN CERTAIN SIMON…

Il marchait derrière le Nazaréen qui lui ouvrait le chemin,
à son rythme pour ne pas le presser.
Ainsi, sans le savoir,
il suivait  Jésus sur le chemin de la vérité et de la vie,

Il a porté la croix jusqu’au sommet du Golgotha,
et c’est là qu’il a pu croiser le regard de Jésus.
Oh, quel regard !
Et il est parti…





Vendredi Saint